Mauritanie: des chefs militaires d'Algérie, du Niger et du Mali chez Ould Abdel Aziz



Le président mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz, a reçu en audience mardi après-midi 15 août, un groupe de chefs militaires issus des «Pays du champ», rapporte mercredi l’Agence mauritanienne d’information (AMI), un organe du gouvernement.

Les personnalités reçues au Palais de la République sont le général de brigade M’Bemba Moussa Keita, chef d’état-major général des armées du Mali, le général de brigade Ahmed Mohamed, chef d’état-major des armées de la République du Niger et le général Ziyad Chérif, chef de la section des opérations et du recrutement de l’armée algérienne.

Cette audience s’est déroulée en présence du général de division Mohamed Ould Cheikh Mohamed Ahmed, dit Ghazwani, chef d’état-major général des armées mauritaniennes.

Au cours de cette rencontre «les entretiens ont porté sur la coopération entre la Mauritanie et ces pays dans le domaine militaire et les possibilités de coordonner les efforts en vue de faire face aux dangers qui menacent la sécurité et la stabilité dans la zone sahélo-saharienne», explique la même source.

Cette rencontre intervient moins de 48 heures après un lundi sanglant dans le Sahel marqué par des attaques terroristes au Burkina Faso et au Mali.

Cependant, il s'agirait d'«une simple coïncidence» aux yeux de nombreux observateurs dans la capitale mauritanienne, au vu du timing des attentats terroristes des derniers jours et de la tenue, trop rapprochée, de cette réunion.

Ainsi, la question de la signification diplomatique et sécuritaire de cette audience reste-t-elle une énigme malgré le contexte sous-régional.

Car l’appellation «Pays du Champ», un concept géopolitique et sécuritaire regroupant l’Algérie, le Mali, la Mauritanie et le Niger, a disparu du vocabulaire depuis quelques années. Le concept a été mis à mort suite à la conquête du nord du Mali par des groupuscules terroristes à partir de mars 2012.

Un événement tragique n'ayant suscité aucune réaction militaire ni diplomatique, même pas une simple condamnation de principe, de la part de ce regroupement.

Alors, pourquoi l’exhumation de l’organisation «Pays du Champ» aujourd’hui alors que la force G5 Sahel ne devrait pas tarder à se mettre en place et que des voix s'élèvent pour la renforcer avec les armées des pays voisins comme le Sénégal et la Guinée, déjà disposés à soutenir cette force régionale? Ainsi, la réactivation de ce regroupement basé en Algérie et qui somnole depuis sa création ne risque-t-elle pas de constituer une épine dans la mise en place de la force régionale G5 Sahel?

Une chose est sûre, Alger n'a jamais vu d'un bon oeil la création du G5 Sahel avec un parapluie français. Le pays de Bouteflika a toujours soutenu que les opérations sécuritaires dans la sous-région du Sahel relevaient exclusivement des Pays du Champ, en l'occurrence l'Algérie, la Mauritanie, le Niger et le Mali. Les pays hors "champ" et les pays occidentaux devant se contenter d'apporter leur soutien en matière de renseignement, de formation et d'armement.

Une chose est certaine, le Sahel compte désormais un regroupement militaire de trop. Reste à savoir lequel survivra.

Par notre correspondant à Nouakchott Cheikh Sidya


Source: http://afrique.le360.ma

Jeudi 17 Août 2017
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