Libre Expression. Ligne rouge : La vérité et rien que la vérité à Biram Ould Dah Ould Abeid



Mon très cher, hier aussi vous avez perturbé mon sommeil profond. C'est pourquoi je vous écris par devoir de responsabilité, pas pour vous demander de cesser, mais pour vous faire part de mon sentiment sur ce que je crois être bon pour vous et pour notre nation.

Je sais ce que cela fait de vivre loin de sa famille, de son idéal, de son combat et des gens qui croient en nous. D'ici, je peux sentir le grand vide et le sentiment qui habite tout homme dans de pareil circonstance. Une injustice quotidienne qui contraste heureusement avec l'espoir d'un lendemain meilleur.

Vous avez la ferme conviction d'être emprisonné injustement pour votre combat pour la justice et peut-être même à des fins politiciennes. De même la justice croit glorieusement avoir fait son travail.

Le principe de la séparation des pouvoirs et la parole divine du seigneur des hommes faisant savoir « que tout celui qui aura fait une bonne ou mauvaise action, même de la taille de l'atome, le verra », doublée de la vérité évidente que « chacun sera comptable de ses actes » m'obligent de bonne foi à croire à l'honnêteté et à la droiture des hommes. S'ils vous ont condamné pour faire plaisir à un mortel, qui peut être bien n'a rien demandé, dites-vous qu'ils le verront.

Vous n'avez pas fait comme Bazra Ould Haidallah qui s'est servi de son arme pour obliger les forces de l'ordre à s'exécuter et pourtant vous êtes condamné à la même peine. Je vous demande juste de ne pas penser que c'est parce que lui est le fils d'un ancien président et vous d'un ancien esclave.

Encore moins parce que lui est blanc et vous noir. Peut être bien que vous auriez Mon très cher, je mentirai si je dis que l'esclavage, le favoritisme, le racisme et je ne sais quel autre « isme » n'existent pas aussi bien en milieu négro-africain qu'arabe. De même je vous mentirai le jour où il m'arrivera de vous dire que votre combat n'est pas loyal. Toutefois, je perdrai le sommeil si je ne vous parle pas de votre naïveté et de votre manière de faire que je regrette.

Comme un homme au gré du vent, vos décisions m'imposent toujours l'interrogation. A votre place, la présence des médias, comme par magie, pour la première fois le jour de l'autodafé m'aurait fait réfléchir.

Pourquoi votre participation aux élections face à un homme qui a su dompter toute une opposition et tout un peuple comme un médecin anesthésiste en salle d'opération ? Pourquoi votre présence à la caravane foncier alors que vous deviez prendre votre avion pour un autre rendez-vous pas moins important ? Je crois que des hommes tapis à l’hombre et sur qui vous portez un certains regard ne partage pas la même direction que vous.

Je ne vous jugerai nullement, vous être libre. Mais, je me permettrais de vous dire que l'organisation de votre procès en appel à Aleg n'a rien d'illégal. Alors, saisissez la chance de vous défendre.

Le boycotter n'est pas une bonne chose. Dites à vos amis de ne pas espérer une grâce présidentielle car elle ne peut se faire avant le verdict de l'appel et peut- être de la cour suprême. Alors, allez au procès ou purger dignement votre peine. La prison est généralement un raccourci et la justice un devoir humain.

Je vous souhaite la liberté et demande au seigneur de guide la nation pour que nos enfants puissent vivre dignement, en bon patriotes et frère d'islam sur cette terre béni, loin du racisme, de l’injustice, du favoritisme, de l’esclavage et de l’extrémisme.

Cissé Housseynou Birama
L’avocat du peuple

Source : Cissé Housseynou

Mardi 4 Août 2015
Boolumbal Boolumbal
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