Les mystères de la lutte contre la gabegie



Les mystères de la lutte contre la gabegie
dimanche 5 septembre 2010 Le slogan est assez pertinent notamment pour un pays comme la Mauritanie malade depuis plusieurs décennies de la mal gouvernance économique. C’est pour quoi dès les premières heures ce slogan a eu des échos favorables au sein de la population mauritanienne.

Ainsi le nouvel homme fort de Nouakchott a été perçu comme un messie ; celui qui mettra fin à leur galère, celui qui offrira à boire et à manger aux orphelins sans distinction aucune. Celui qui rétablira une justice en lambeau, une justice qui a du mal à se libérer du joug des considérations raciales, régionale et tribales.

Celui qui reformera une administration en déliquescence en un mot ould Abdel Aziz a séduit par ces premiers mots et ses premières apparitions ; toute une innovation dans le style et la manière ; et ainsi il a eu adhésion de tout en peuple appâté par des épithètes ambigus et équivoques : rectificatif ou constructif précédés du vocable mouvement.

C’est bien ce qui a valu à Mohamed ould Abdel Aziz la bénédiction des milieux populaires alors qu’il avait du mal à se faire accepter dans d’autres milieux nationaux et étrangers pour le pécher démocratique qu’il venait de commettre ; destituer un régime démocratiquement élu.

Cette manière d’arriver au pouvoir peut envieuse a fait grincer les dents de tous ceux qui ont la moindre sensibilité démocratique dans l’âme.

Mais par la force des choses, multipliant sorties et séduction à l’intérieur comme à l’extérieur, le général a fini par se faire accepter. Elu démocratiquement le 18 juillet 2009, Mohamed ould Abdel Aziz est attendu sur plusieurs fronts pour redresser un pays qui s’écroule sous le poids de la corruption, du népotisme, du tribalisme, du trafic d’influence et bien d’autres maux invisibles.

Mais une question s’impose Mohamed ould Abdel Aziz s’est –il vraiment donné les moyens de ses ambitions ?
La question est posée mais la lutte contre la gabegie,un sujet qui a fait verser beaucoup de salive et d’encre manque à mon avis de sincérité et de cohérence.

En effet si l’Inspection générale de l’Etat reste intransigeante et déterminée dans la traque des ceux qui confondent toujours entre leur poche et le denier public, la justice quant à elle traîne les pieds et fait montre de nonchalance ; si elle ne désavoue pas l’IGE notamment dans le traitement des dossiers des personnes accusées de malversations financières ou de détournement de dénier public.

Denier en date, Mohamed Lemine ould Dadde, commissaire aux droits de l’homme à l’action humanitaire et aux relations avec la société civile limogé par décret présidentiel en des termes pas très courtois et sympathiques à la fois pour , semble t’il selon des sites d’information , avoir fait main basse sur 271 millions d’ouguiyas.

Mais surprise : Ould Dadde est sommé de restituer cette somme dans un délai n’excédant pas 15jours, faute de quoi, il ira en prison. Quel dénouement heureux ? Ould Dadde n’ira pas assurément pas en prison ; il saisira l’occasion pour colmater la brèche.

et la justice dans tout cela ?
Regardons autour de nous et dans d’autres démocraties où les principes sacro-saints de la séparation des pouvoirs sont respectés. Lorsque vous êtes accusé de détournement de fonds public, vous êtes relevés de vos fonctions, mis à la disposition de la justice pour un procès.

La suite est connue, la prison ferme ou le sursis ; en plus d’une amende à payer pour le forfait commis ,et bien sûr cette amende tiendrait en compte la valeur de la montant détourné.

C’est bien cette incohérence qui fait grincer les dents et laisse dubitatif plus d’un sur la sincérité du combat que les autorités entendent mener contre la gabegie.

En effet, jusque-là nos « gabegistes » s’en sortent plutôt bien, le verdict est connu : tu rembourses et tu es libre, même ton casier judiciaire n’en pâtira point.

Au lieu de perdre des journées entières à juger des pauvres citoyens pour des délits mineurs, pour avoir escroqué quelques centaines d’ouguiyas, ou volé le téléphone portable du voisin ; voilà des vrais dossiers dont la résolution fait avancer non seulement notre justice mais aussi la nation mauritanienne. ٍ Souraghé


Source:http://www.leveridique.info

Dimanche 5 Septembre 2010
Boolumbal Boolumbal
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