Le fils cadet de Ould Abdel Aziz joue avec les milliards et distribue des miettes aux citoyens s’exclame le FNDU

Le FNDU, un collectif des partis de l’opposition, a publié dernièrement un communiqué relatif à la Fondation de bienfaisance Rahma, présidé par Ould Abdel Aziz fils, qui vient de lancer tout récemment ses activités à l’intérieur du pays. Une sortie pleine d’interrogations dont voici l’intégralité :



Le peuple mauritanien et les observateurs étrangers résidents chez nous ont sans doute été surpris par l’ampleur du programme d’activités de la nouvelle Fondation dite RAHMA, qui vient de procéder à Nouakchott, à Rosso et à Tiekane à une vaste distribution de médicaments et d’ambulances dans plusieurs établissements sanitaires.

Mais, la surprise serait encore plus grande si l’on visitait le siège de cette Fondation, situé sur l’Avenue MOUQAWAMA et construit sur un immense terrain, abritant des dizaines d’équipements et d’engins de toutes sortes.

Le propriétaire de cette Fondation n’est autre que le fils cadet du Chef de l’Etat, comme il l’a confirmé lui-même dans un communiqué publié il y a quelques jours. Il s’agit d’un jeune garçon qui vient d’achever récemment ses études et qui n’a jamais exercé de métier connu ou dirigé des projets pouvant générer des revenus d’une telle importance.

A partir de là, se pose la question lancinante que tout un chacun adresse, aujourd’hui, à la famille Aziz : d’où vient l’argent avec lequel vous financez cette Fondation ? D’où vous vient cet argent, alors que vous êtes une famille arrivée au pouvoir avec comme seules ressources le salaire d’un officier de l’Armée et les maigres revenus d’un hammam de deuxième classe ? D’où vous vient toute cette fortune, si élevée qu’elle permet au cadet de la famille de jouer avec les milliards et faire la charité au peuple mauritanien avec des miettes ?

Que pouvez-vous dire aujourd’hui à ce peuple meurtri, qui vous interpelle sur l’origine de votre richesse colossale? Que pouvez-vous répondre aux malades entassés comme du bétail dans les hôpitaux et dans les établissements sanitaires du pays dont le dénuement est connu de tous ? Que peut répondre votre famille, décidément si enrichie, aux jeunes diplômés chômeurs en quête d’emplois et qui manifestent depuis plusieurs années devant le Palais Présidentiel ?

Que pouvez-vous répondre aux populations des quartiers pauvres de Nouakchott qui ont les pieds dans l’eau, suite aux dernières pluies, sans aucune aide ? Que pouvez-vous dire aux éleveurs dont le bétail a été décimé par des sécheresses récurrentes sévères et qui n’ont pu bénéficier de l’aide d’urgence à laquelle ils s’attendaient légitimement ?

Qu’allez-vous dire aux agriculteurs, désormais livrés à leur triste sort, après que l’Etat a décidé de les abandonner en refusant d’acheter, comme d’habitude, leur production ? Que pouvez-vous répondre aux consommateurs de carburant qui continuent de le payer au prix où le baril de pétrole brut coûtait 140 dollars, alors que son cours n’est plus, aujourd’hui, qu’aux environs de 40 dollars ?

Qu’allez-vous dire aux commerçants, aux artisans et aux opérateurs économiques nationaux et étrangers qui plient l’échine sous le poids d’une fiscalité lourde et injuste et dont la plupart ont mis la clé sous le paillasson ?

Pourriez-vous regarder les yeux dans les yeux les travailleurs de la SNIM qui attendent toujours le troisième salaire promis par Ould Abdel Aziz lui-même, à l’occasion de l’accord ayant mis fin à leur dernière grève ? Que pouvez-vous dire aux consommateurs livrés à une hausse vertigineuse des prix, tous produits confondus?

Monsieur le « Président des Pauvres », qu’allez-vous dire à un peuple qui s’appauvrit de jour en jour, depuis votre arrivée au pouvoir, alors que dans le même temps, vous n’avez cessé de vous enrichir toujours plus, vous-même, votre famille et votre entourage ? Et que dites-vous à ceux qui vous demandent instamment de publier votre patrimoine, conformément à la Loi ?

En fait, les interrogations posées par cette Fondation sont loin d’être épuisées. Quel est le but réel de ce show politico-médiatique grossier et de l’entrée sur la scène publique du fils cadet de Mohamed Ould Abdel Aziz ? A quel titre organise-t-il des rencontres avec les citoyens, en s’engageant à résoudre leurs problèmes, comme ce fut le cas avec un groupe des rapatriés du Sénégal ?

Cette Fondation n’est-elle pas un nouveau démenti aux justifications que Ould Abdel Aziz donnait à son Coup d’Etat contre le Président Sidi ? N’a-t-il pas prétendu qu’il est le « Président des Pauvres » alors qu’il devenu richissime ? N’a-t-il pas prétendu qu’il est venu pour lutter contre la gabegie, alors que cette pratique a prospéré sous son règne, comme jamais auparavant ?

N’a-t-il pas affirmé qu’il est venu pour mettre fin à la concentration du pouvoir entre les mains du Président de la République, alors qu’il exerce un pouvoir solitaire sans pareil dans notre histoire ? N’a-t-il pas reproché à son prédécesseur le trop grand nombre de voyages à l’extérieur, alors qu’il parcourt les quatre coins du monde, pour n’importe quel motif ?

N’a-t-il pas ressassé qu’il est venu pour mettre un terme à l’immixtion de la famille du Président dans la sphère publique et politique, alors qu’il pousse la sienne à se mettre en avant, à travers une Fondation qui a, en fait, planté le dernier clou dans le cercueil de son projet global et des illusions démagogiques qu’il répandait ?

Peut-être a-t-il une excuse, puisqu’il ignore certainement le conseil du poète arabe Abul Aswad Ad-du’ali, dans son célèbre vers :

لا تنه عن خلق وتأتي مثله عار عليك إذا فعلت عظيم
Garde-toi de dénoncer un agissement
Puis de le commettre toi-même
Car tu t'exposes en ce faisant
A une honte extrême.

Nouakchott, le 31 Août 2015
La Commission de Communication
Noorinfo

Lundi 31 Août 2015
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