Le consul de France répond aux étudiants mauritaniens demandeurs de visa



Le consul de France répond aux étudiants mauritaniens demandeurs de visa
Dimanche dernier, des dizaines d’étudiants mauritaniens, titulaires de maitrises, ont tenu un sit-in devant l’ambassade de France à Nouakchott. Ces étudiants protestaient contre le rejet de leurs demandes de visa. « Nous avons des inscriptions dans les universités françaises et on nous refuse le visa. Le consulat empoche notre argent et nous rejette. Nous avons droit au visa… » scandaient les étudiants devant l’ambassade.

Mardi sept septembre, le consul, Daniel Jimenez a eu une rencontre avec la presse pour répondre « aux interpellations et déception des étudiants » n’ayant pas obtenu le visa. Le consul était accompagné de François Dall'Orso, Premier Conseiller, Sylvain Fourcassie (notre photo), Conseiller de Coopération et d'Action Culturelle, Julien Rouyat, Attaché de Coopération et Armand Marcarian, 2ème Conseiller.

Dès l’entame de la rencontre, François Dall’orso a fait la précision suivante : « Quelque soit le but du visa, ce n’est pas un droit. C’est une permission d’entrer dans un pays et qui relève de la souveraineté de ce pays, qui en définit les conditions d’attribution. Le dossier présenté doit faire apparaitre les conditions fixées par la France.



Quant au consul, Daniel Jimenez, il a indiqué qu’il y a deux types de visas. Le premier pour court séjour (trois mois) couvre le territoire Schengen. Le second, long séjour (plus de trois mois) est celui qui concerne les étudiants. C’est un visa national qui ne donne accès qu’au territoire français. La carte de séjour, délivré aux détenteurs de ce visa leur permettra de circuler dans l’espace Schengen, a préciser le consul.

Le consul a ajouté que pour les étudiants, le consulat s’assure que le visa est recherché pour des études. Il s’assure également que les conditions nécessaires sont réunies. Pour ce faire le service culturel est sollicité pour, après des tests, donner son avis sur le niveau de maitrise du français des demandeurs de visa.

Les étudiants protestataires avait fait état du rejet de 80% des demandes. Le consul, lui, a donné le pourcentage de 25% de rejet concernant ces étudiants candidat au visa français. Ainsi, pour l’année 2009, concernant les étudiants, sur 467 demandes, 350 visas ont été délivrés, 117 refusés. (Les statistique de 2010 ne sont pas encore disponibles).

Sylvain Fourcassié, conseillé de coopération et d’action culturelle, a noté que l’objectif de la France est d’étendre son rayonnement et son influence mais aussi de raffermir sa coopération avec la Mauritanie. Pour ce faire, « il est fondamental d’attirer le plus grand nombre d’étudiants tout en restant vigilant sur les possibilités d’échecs qui représenteraient un cout supplémentaire pour le contribuable français. »

L’étudiant demandeur de visa doit avoir une connaissance suffisante du français, avoir une cohérence dans son parcours académique.

Faibles niveaux en Français

Pour le niveau en français des étudiants demandeurs de visa, il est requis l’avis du SCAC (service de la coopération et de l’action culturelle). Sur ce point, la presse a écouté les explications de Julien Rouyat, attaché de coopération. Le SCAC donne un avis technique en faisant appel aux experts pour évaluer le niveau linguistique des étudiants. Pour la connaissance de la langue, il est fait recours parfois aux attestations délivrées par les alliances franco-mauritaniennes ou le CREL de l’université de Nouakchott.

« Quelle est le pourcentage du défaut de maitrise du français dans les motifs de rejet ? » Réponse de François Dall’orso : « il est très très élevé et c’est un critère déterminant. »

« Nous avons fait toutes nos études en français, de l’école fondamentale à l’université. Et, à la porte du consulat, on nous dit que l’on ne comprend pas français ! » A cet étonnement des étudiants rejetés, Dall’Orso a répondu : « Il ne nous appartient pas de juger de la situation de la langue française en Mauritanie. La Mauritanie a sa politique universitaire. Nous constatons seulement les difficultés. D’ailleurs les statistiques (350 visas délivrés sur 467 demandes) montrent qu’il n’y a pas de rejet systématique. »

Les étudiants avaient aussi dénoncé l’attribution de visa aux « fils à papa » sur intervention. Réponse du premier conseiller : « Il y a des gens qui essaient d’intervenir. Nous, nous en tenons aux critères. Une chose est d’intervenir, une autre chose est d’obtenir gain de cause. »

Au sujet de la motivation des rejets de demandes de visa, il a été expliqué que la législation actuelle ne l’exige pas mais « qu’elle pourrait évoluer. » Quand aux 37 mille ouguiyas déboursé par les chercheurs de visa, ils ne sont pas remboursés car constituant « des frais de traitement des dossiers. »

A la fin de la rencontre, le consul a affirmé « ce qui nous pose des cas de conscience, ce sont les étudiants qui ont un avis favorable mais qui ne remplissent pas la condition des ressources financières… »

Khalilou Diagana


ssource: cridem . org




Mercredi 8 Septembre 2010
Boolumbal Boolumbal
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