La police disperse à coup de grenade lacrymogène l’accueil imposant des rapatriés (Vidéo)



La police a dispersé, à coup de grenade lacrymogène les milliers de personnes venues accueillir le cortège des rapatriés au carrefour Madrid. Les marcheurs savouraient leur entrée triomphale dans la capitale quand les forces de l’ordre ont balancé des grenades lacrymogènes et asphyxiantes dans la foule.

Ce fut alors la débandade des hommes et femmes qui n’avaient pour seul tort que de venir témoigner leur solidarité aux rapatriés devenus, comme ils le clament des refugiés chez eux. Certains ont investi le carrefour Madrid depuis les premières heures de la matinée.

Après la charge de la police, quelques personnes tombées à terre. Certains jeunes ont répliqué par des jets de pierres vers les véhicules de la police et de la garde. On se demande où sont passés les pauvres marcheurs, dépassés par l’ampleur de l’accueil et noyés dans une foule immense ?

La question que tout le monde se pose est de savoir pourquoi la police a chargé alors que le Wali du District avait accepté, après des négociations avec les responsables du comité d’accueil et des acteurs politiques, l’entrée des marcheurs à pieds jusqu’au Carrefour Madrid.

Le pouvoir a-t-il paniqué devant le flot humain rassemblé au Carrefour Madrid ? Pourquoi s’attaquer aux marcheurs aux mains et pieds nus, venus réclamer un droit élémentaire, celui de vivre en dignes citoyens dans leur propre pays. Nombre d’entre eux se coucheront en se demandant s’ils sont réellement de ce pays.

Pourtant au carrefour Madrid, l’ordre et la discipline ont régné durant toute la journée ; il n’y a eu ni jet de pierres, ni bagarres, ni casse de véhicules. Il faut dire que le comité d’accueil avait pris le soin de mettre en place un service d’ordre qui s’est attelé à discipliner les populations venues en masse à l’accueil.

Pour certaines personnes rencontrée au moment de la débande, « le pouvoir vient de montrer son vrai visage ». Après la déportation d’Ould Taya, voilà la répression de Mohamed Ould Abdel Aziz, cria l’un des nombreux jeunes venus accueillir les marcheurs. Un autre d’ajouter, « nous avons compris que nous ne sommes pas de ce pays, nous n’avons pas les mêmes droits que les autres à qui on permet de manifester, sans aucun problème. »

A qui profite cet acte des forces de l’ordre ? « Aux négro-mauritaniens du pouvoir pour lesquels cette mobilisation est coup de pieds au nez, un démenti cinglant de leur discours selon lequel Aziz a réglé définitivement le dossier du passif humanitaire », pense un membre de TPMN.

De quoi aurait peur alors le régime en agissant de la sorte ? De la récupération politique par l’opposition, affirment certains policiers rencontrés, ce matin, au poste de police de Toujounine. Beaucoup de négro-mauritaniens, en premier lieu les rapatriés, se posent cette question ce soir.


Lundi 5 Mai 2014
Boolumbal Boolumbal
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