L’arabisation de l’armée : un coup médiatique pour compenser l’apaisement à Paris…



Ce n’est rien de plus et ce fut diablement efficace car depuis les arabisants militants, derrière lesquels se tient toujours le nationalisme arabe, ne voulaient pas de l’apaisement à Paris à propos de l’enrôlement et attendaient tranquillement que les manifestants se lassent. Deux ans après, tout semblait indiquer que les manifestants parisiens ne comptaient pas du tout désarmer même quand Nouakchott leur envoya un ambassadeur négro-mauritanien. De peur que cette nomination ne soit stérile il fallait un geste fort car les manifestants voulaient du concret et le premier concret c’était de retirer la nécessité d’apporter une carte de séjour pour être enrôlé.

La décision fut donc prise de lever le pied sur cette affaire. C’est une décision dure à prendre car elle désavoue complètement la politique de la Mauritanie dans cette affaire en désavouant au passage l’ancien ambassadeur maure honni par les manifestants parisiens pour lesquels il s’agit là d’un raciste fini. Pour ne pas perdre la face, on le nomma ambassadeur à côté en Allemagne ; on ne peut pas dire qu’il s’agisse là d’une punition mais il devait comprendre que la situation était devenue intenable pour l’image de la Mauritanie qui a déjà perdu la guerre de la communication en matière d’esclavage vu les divers classements où elle figure en tête des pays esclavagistes sans parler du prix ONU des droits de l’homme délivré au leader de l'IRA alors ennemi juré du pouvoir et de la majorité des maures qui entendent son discours radical.

Mais ce cadeau fait aux manifestants parisiens négro-mauritaniens donc francisants, ce cadeau devait être payé sur-le-champ par un autre cadeau fait aux arabisants dans ce qui constitue pour eux le cœur du pouvoir : l’armée.

C’est ainsi que la veille du communiqué de l’ambassadeur négro-mauritanien à Paris signant la fin de l’affaire de la carte de séjour française pour être enrôlé, une fuite apporta au premier site d’information arabisant d’obédience islamiste, actuellement en veilleuse pour les raisons que chacun sait, le scoop selon lequel désormais l’armée allait arabiser son administration.

Hourra ! chez les arabisants… Le lendemain, Hourra ! chez les négro-mauritaniens francisants…

Donner d’une main ce qu’on reprend de l’autre. Toujours cette politique de donner aux uns et aux autres pour satisfaire les clans, les races, mais rarement pour une vue d’ensemble autre que l’apaisement dans le statu quo et non dans le progrès des uns vers les autres.

La Mauritanie a quitté la CEDEAO sous Taya il y a 14 ans, c’est un geste radical qui anéantit l’un des fondements de la Mauritanie qui était censée être un état métis entre le Maghreb et l’Afrique noire or le plus grand ensemble à côté du Maghreb c’est la CEDEAO où 11 pays sur 15 parlent français.

D’ailleurs l’année dernière, l’OIF et la CEDEAO ont conclu un accord de partenariat pour « renforcer l’usage du français comme langue de travail et comme langue officielle au sein de la Commission de la CEDEAO. »

http://latitudefrance.diplomatie.gouv.fr/Langue-francaise-La-CEDEAO-et-l.html

Ainsi effacer petit à petit l’usage du français dans l’administration revient à couper aussi les ponts avec un grand ensemble auquel nous avons appartenu pendant 25 ans. Au Maroc, 69% de la population alphabétisée sait lire et écrire en français car il n’y a pas de politique haineuse contre le français ; Algérie, copiée par la Mauritanie, qui a voulu jouer à arabiser l’enseignement en 1980 finit par faire machine arrière en 1999 par Bouteflika déclarant qu’il s’agit d’un butin de guerre ! Mais pour les raisons qu’on imagine, l’Algérie n’appartient pas à la francophonie d’où la Mauritanie devrait sortir pour être fidèle à son racisme déclaré un peu lâchement du reste contre la langue française.

Lire « éléments sociolinguistes pour une réflexion didactique à propos de la situation en Mauritanie » par Bah Ould Zein de l’Université de Nouakchott

http://chezvlane.blogspot.com/2014/03/origine-du-crime-jusquen-1991-la-langue.html

Tout ça pour dire que ce que nous voyons actuellement, que ce soit avec la langue ou le reste, n’obéit à aucune vision à long terme sinon gérer l’héritage d’apprentis sorciers médiocres et criminels qui continuent à vouloir couper la Mauritanie de tous ses liens avec l’Afrique noire sous couvert de rompre l’héritage colonial sans lequel la Mauritanie n’existerait pas.

Les populations noires mauritaniennes, autres que h'ratines, peuvent se réjouir de voir dans la constitution mauritanienne, où le français fut lâchement effacé de façon ridicule face à la réalité du terrain qui restera têtue tant que les pièces auront deux faces, ces populations noires sont heureuses de voir leurs langues désignées comme langues nationales pendant que le hassanya parlé par le plus grand nombre n’apparaît nulle part dans la constitution des complexés car la part belle est faite à l’arabe littéral pratiqué par une poignée composée pour majorité de mystificateurs aussi borgnes que malvoyants sauf en ce qui concerne le cap de la zizanie raciale.

A quoi sert aux populations noires ce cadeau de la constitution alors que des négro-mauritaniens sont morts pour défendre le français et combattre l’arabisation bornée ? Ce cadeau permet aux populations noires de pouvoir parler leur langue sans qu’on leur dise qu’il s’agit d’une langue étrangère. Mais à quoi servent ces langues nationales constitutionnalisées pour que les négro-mauritaniens puissent communiquer ensemble et défendre leurs droits face à l’arabisation de l’administration, des médias et de toute la vie politique économique et sociale ? Ce cadeau ne sert à rien.

Les négro-mauritaniens de nos jours veulent faire comme les arabisants et mépriser le français au bénéfice de leurs langues nationales, ce fut le formidable piège dans lequel le monde noir mauritanien a sombré et continuera à sombrer.
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Source: chezvlane

Vendredi 22 Août 2014
Boolumbal Boolumbal
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