Gouvernement : Improvisations tous azimuts



Le gouvernement de Yayha Ould Hademine ne fait mieux en termes de gestion efficiente de la gouvernance démocratique. Aujourd’hui les décisions émanant du sommet de l’Etat pèsent fortement sur la vie des citoyens sans avoir les retombées nécessaires pour lesquelles elles ont été prises.

Aucune étude préalable n’est faite pour justifier la pertinence d’une mesure sociale, économique ou politique. Il suffit d’une simple volonté d’une autorité dictée par des motivations personnelles ou des instructions politiques pour traduire dans les faits les directives en questions.

Quand l’état a décidé l’interdiction d’importer des voitures de plus de 8 ans, il n’a pas mesuré tous les effets néfastes sur les recettes douanières et portuaires qui aujourd’hui ont chuté à plus de 80%. Avec comme conséquences collatérales, l’augmentation du taux du chômage dans le pays.

Une grande partie de la frange des diplômés occupait le créneau de la vente des voitures d’occasions. Une nouvelle mesure complémentaire est venue anéantir les espoirs des boursiers que les autorités ont sommé d’évacuer les espaces qu’ils occupaient depuis des années.

La dernière mesure de dislocation des forces économiques est le démolissement du marché de la capitale avec un préavis de deux semaines d’évacuation. La communauté urbaine et les autorités de la wilaya de Nouakchott poursuivent la chasse aux occupants des espaces publics notamment les vendeurs ambulants sans leur trouver des solutions provisoires.

Pourchassés comme des bandits, cette catégorie sociale vit de cette activité pour entretenir des milliers de familles sans revenus. Les victimes de décisions improvisées sont de plus en plus nombreuses. Les seules voix de recours restent les sit- in devant le palais présidentiel. Dans un environnement social défavorable, marquée par une détérioration continue du pouvoir d’achat du citoyen, il est dangereux de continuer à prendre des décisions dans la plus grande anarchie.

L’autorité publique doit certes jouer son rôle dans la lutte contre les occupations anarchiques mais faudrait-il envisager d’avance des solutions appropriées pour mettre les populations à l’abri de la destruction de leurs biens. L’usage de la violence pour dissuader les veneurs à la sauvette, n’est pas la meilleurs forme de lutte contre les petits « squatteurs économiques ». Qui à la place de l’état protéger ces franges vulnérables. L’improvisation n’est pas un mode de gouvernance mais une arme dangereuse qui pourrait engendrer des émeutes populaires.

Amadou Diarra



Source : Le Rénovateur Quotidien (

Mardi 25 Novembre 2014
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