Forum national pour la démocratie et l’unité : Absent de la circulation…



Lancé au lendemain des dernières législatives et municipales, le forum national pour la démocratie et l’unité (FNDU) s’est inscrit aux abonnés absents de la scène politique. Depuis sa fameuse conférence de presse post présidentielle, il n’a plus donné de signe de vie. A-t-il jeté l’éponge devant ‘’l’éclatante’’ victoire de son rival ou s’agit-il tout simplement d’une trêve observée juste pendant le Ramadan ? Le FNUD regroupe plus d’une dizaine de partis politiques, des centrales syndicales, des personnalités indépendantes et des organisations de la société civile. Au niveau de l’élargissement, il dépasse visiblement l’ancien cadre de l’opposition, le COD (Coordination de l’opposition démocratique), qui comptait uniquement onze formations politiques.

Plus que cela, ce cadre a des textes fondateurs qui abordent les principaux thèmes qui agitent le débat politique national et préconisent des voies, des procédures et des méthodes d’organisation et d’action.

A son actif, quelques sorties sur le terrain à Nouakchott et à Nouadhibou qui ont impressionné tous les observateurs de par leur grande affluence. Celle de Nouakchott a été particulièrement réussie et a attiré du monde. Beaucoup de monde. Des vétérans de l’opposition ont même comparé cette grande affluence au bon vieux temps de l’opposition au régime de Ould Taya, au début des années 90.

Mais qu’est-ce qu’a fait le FNDU de cette réussite? Visiblement, pas grande chose, même si ses dirigeants ont une autre lecture de la situation et du rôle qu’a joué leur alliance pour ‘’démasquer’’ les pratiques du régime. On jure, en effet, au sein du FNDD que le mot d’ordre du boycott de l’élection présidentielle du 21 juin a été largement suivi à Nouakchott et à l’intérieur.

Et si on leur oppose le taux officiel de participation, très acceptable, on vous explique que le scrutin a été entaché de toutes les irrégularités et qu’il ne reflète pas la réalité sur le terrain. Ont-ils des preuves palpables sur leurs accusations ? Difficile à dire, même s’ils citent beaucoup de cas de fraude et de manipulation du scrutin.

Pourtant, presque tous les partenaires étrangers ont reconnu le scrutin et ont félicité le président qui s’apprête à fêter en grandes pompes sa victoire à l’élection présidentielle. Là également, cet aval extérieur au profit de Aziz se parait pas impressionner ses opposants qui expliquent à ceux qui veulent les entendre que les étrangers ont jeté leur dévolu sur Aziz croyant qu’il constitue un rempart contre le développement du terrorisme dans les régions sahélo-sahariennes. Pour cette raison, concluent-ils, ils ferment les yeux les entorses contre la démocratie.

Quelles perspectives ?

Au-delà de la polémique par rapport à la transparence de l’élection présidentielle, l’opposition organisée au sein du FNDU est carrément absente de la scène politique. Le facteur ‘’Ramadan’’ à lui seul n’explique pas ce manque de visibilité de son action. Nous avons connu dans notre histoire de vie démocratique des mois de Ramadan chauds marqués par de véritables passes d’armes entre le pouvoir et l’opposition.

Il faut accepter tout de même la difficulté de faire l’opposition dans des Etats comme la Mauritanie où le pouvoir, issus d’un putsch militaire, contrôle tout dans le pays et fait exprès d’asphyxier ceux qui refusent d’entrer dans les rangs. Une épine éternelle dans les pieds d’un système qui a du mal à s’imposer. Fallait-il donc démissionner du combat politique ? Certainement pas, mais il faut quand même trouver les moyens politiques pour résister.

Il ne suffit pas, comme ça a été toujours le cas pour nos politiques, d’adopter la méthode du moindre effort : dénoncer verbalement sans rien faire d’autre…
Quoi qu’il en soit, le FNDU est appelé actuellement à réapparaitre sur la scène politique et trouver les moyens pour faire face à deux forts moments du début du quinquennat du président Mohamed Ould Abdel Aziz : l’investiture (2 août) et le voyage du président avec ses pairs africains à Washington (le 6 août). Que va-t-il faire ? Organiser des activités publiques au même moment à Nouakchott ou envoyer une mission vers la capitale américaine pour plaider la cause de l’opposition auprès des lobbies étasuniens ?

Mohamed Mahmoud Ould Targu

Source:http://www.rmibiladi.com

Vendredi 18 Juillet 2014
Boolumbal Boolumbal
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