Fini les tracasseries : le petit Ould est enrôlé !



Quand je suis allé faire viser la lettre d’invitation à la mairie comme le demandait le consulat, madame la maire s’est étonnée de voir qu’un petit Ould, portant le nom de son père mauritanien, dûment enregistré au ksar à peine âgé de deux mois, puisse être réduit à demander un visa pour venir en Mauritanie sous prétexte qu’il est né automatiquement franco-mauritanien car né en France, de mère française.

Au lieu d’envoyer à Abidjan la lettre d’invitation, j’ai décidé d’y aller l’enrôler directement puisqu’il y vit avec sa mère.

Demandant à un ami de se renseigner pour savoir quels documents produire, je suis arrivé avec tout un dossier comprenant l’attestation du Cadi, du mariage à l’époque en 2005 même s’il n’est plus d’actualité, la reconnaissance de paternité signée à l’ambassade de France de la main même de l’ambassadeur Nicoloso en 2007, son acte de naissance à Draguignan en décembre 2007, son enrôlement au Ksar 2 mois plus tard en février 2008, la carte d’identité de la mère, et des papiers d’enrôlement du père mauritanien.

L’équipe a été professionnelle et très sympathique, se contentant de vérifier le dossier, poser quelques questions et faire son travail consistant à reconnaître que ce petit Ould est mauritanien, du premier droit à savoir celui du sang. Le petit est donc enrôlé hamdoullah. Fini les visas que les autorités mauritaniennes lui ont délivrés quand il avait un mois… Il a fallu à l’époque remuer la sûreté nationale car à un mois la RAM refusait de le laisser rentrer chez lui sans visa avec sa mère française. C’est dire le degré de délire face à bébé métis avec sa mère.

Ensuite ce fut l’affaire du visa l’année dernière, dont les lecteurs se souviennent, quand on a réclamé au père mauritanien de produire une lettre d’invitation d’une entreprise à viser au ministère des affaires étrangères qui a été plus lamentable que jamais. Chacun s’en souvient…

On ne peut pas demander à des enfants de choisir entre père et mère. C’est barbare.

Pour l’instant les métis mauritaniens sont juridiquement tolérés, ce qu’il leur faut, afin d’en finir avec les faveurs, ce sont des droits sur mesure inscrits dans la loi autres que ceux qui existent reconnaissant à tout enfant le droit à la nationalité sitôt que l’un des parents est mauritanien.

On se souvient d’Ezidine Daddah qui a sorti aux policiers à l’aéroport ses deux passeports français et mauritanien pour expliquer qu’il n’avait pas besoin de visa pour entrer en Europe. C’est un geste courageux pour montrer combien les métis en ont assez de longer les murs. La suite fut diplomatiquement incorrecte car les autorités mauritaniennes ont confisqué le passeport français qui est la propriété du l’état français. Finalement on lui a rendu son passeport quelques jours plus tard mais Ezidine a perdu son billet et le temps propice à son séjour à l’étranger n’était plus d’actualité.

Le plus triste dans tout ça, c’est d’être heureux comme si c’était une faveur de voir mon fils métis franco-mauritanien enrôlé. A quoi vont lui servir ses papiers mauritaniens ? A rien sinon à savoir qu’il est mauritanien ce qui n’a pas de prix et ceux qui sont privés de ce droit-là ont le devoir de ne plus répondre de rien car refuser à quelqu’un un titre de citoyen c’est lui arracher les droits de son identité, c’est en faire un étranger chez lui. Quoi de plus criminel ?

Ses papiers pour l’instant ne servent qu’au père, dont le fils n’est plus officiellement un étranger…

Hamdoullah

Source: http://chezvlane.blogspot.fr

Mercredi 4 Mars 2015
Boolumbal Boolumbal
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