Entretien exclusif avec Mr Sidiya Ould Ahmedi : « Tant qu’il n’y aura pas de justice à égale distance des citoyens les séquelles de l’esclavage ne seront jamais éradiquées »

Mr Sidiya Ould Ahemdi fut cadre de l’aviation militaire après ses études secondaires avant d’aller poursuivre des études dans une grande école de formation au Maroc, pour des études en gestion touristique ce qui lui a valu de monter l’Agence de services et de tourisme (ASTOUR) dès son retour au pays.



Entretien exclusif avec Mr Sidiya Ould Ahmedi : « Tant qu’il n’y aura pas de justice à égale distance des citoyens les séquelles de l’esclavage ne seront jamais éradiquées »
Ses voyages à l’intérieur du pays lui ont permis de constater la nécessité d’aller au secours de certaines couches appauvries, misérables et marginalisées. D’ailleurs des personnes qui ne savaient pas leurs droits et qui sont à distance de l’administration.

C’est pour cette raison qu’à la fin de l’année 2008, que Mr Sidiya a décidé avec un groupe d’amis de créer l’ONG Anciens Esclaves Nouveaux Citoyens, dont il est le président.

Entretien……..

Mr Sidiya Ould Ahemdi, selon votre statut diriez-vous que la situation générale des droits de l’homme s’est améliorée ou détériorée au cours des dernières années en Mauritanie ?

Sidiya Ould Ahmedi : Aujourd’hui, il n’échappe à personne que d’importants progrès ont été réalisés dans notre pays en matière des droits de l’homme.

D’ailleurs, la question des droits de l’homme est inscrite en priorité dans la politique du gouvernement en place. Les principaux ses objectifs sont atteints,néanmoins, il reste le plus difficile qui est le changement des mentalités et des comportements qui relèvent de la responsabilité de l’ensemble de la société mauritanienne.

En tant qu’activiste et président de l’ONG Anciens Esclaves Nouveaux Citoyens, le gouvernement a-t-il apporté des attributs ou érigé des obstacles à votre mission ?

Il est tout à fait visible que le gouvernement, par la mise en place des instruments juridiques des droits, des droits de l’homme et des mécanismes de promotions et de protections des droits humains. Ainsi que des institutions spécialisées dans la lutte contre les séquelles de l’esclavage, il a plutôt mis à notre disposition en tant qu’activistes des outils pour mener à bien notre mission.

Mais il serait aussi important que le gouvernement contribue davantage au renforcement des capacités de la société civile pour lui permettre d’accompagner, de préserver et de vulgariser les réalisations déjà acquises, jusque là méconnues par une grande majorité des populations cibles.

Que pensez-vous des incidents survenus tout dernièrement dans la zone située en face de l’hôpital Bouamatou ?

C’est des incidents très regrettables mais je pense qu’ils étaient prévisibles. Je dirais même qu’ils peuvent malheureusement se reproduire si l’administration ne prend pas aux sérieux les revendications des citoyens et y trouve des solutions rapides.

Pour prévenir ce genre de situations, il faut mettre chacun dans son droit or il y a plus de cinq ans que les propriétaires des terres réclamaient leurs propriétés et les citoyens squatters demandaient eux aussi des terrains à titre d’habitation.

Je rappelle d’ailleurs qu’il y a d’autres citoyens qui sont dans la même situation.

Et quoi par rapport à la vague des arrestations au sein du Mouvement IRA ?

Il n’y avait pas que les activistes de L’IRA. Il y avait aussi des syndicalistes que les forces de sécurité ne connaissent peut être pas. Ce sont des activistes qui étaient là pour aider des citoyens à recouvrir leurs droits. Cette action serait très noble si elle se faisait dans le respect du droit et des lois en vigueur.

Tout dernièrement vous avez participé dans une caravane à l’est du pays dans le cadre de l’éradication des séquelles de l’esclavage pouvez-vous nous parlez de cette expérience ?

Effectivement ! J’ai participé à cette caravane qui est inscrite dans le cadre des efforts du gouvernement pour sensibiliser les citoyens sur leurs droits et en particulier les victimes des séquelles de l’esclavage.

Il faut noter que cette catégorie a été informée sur les 29 points de la feuille de route élaborée sur la lutte contre les séquelles de l’esclavage, la loi incriminant l’esclavage, et la loi portant l’aide judiciaire ainsi qu’une sensibilisation sur la cohésion sociale.

Comment avez-vous réussi à surmonter les défis ?

J’ai été surpris par le niveau d’éveil des anciens esclaves rencontrés, qui malgré l’isolement, et les conditions particulièrement difficiles de leur quotidien, réfutent l’existence de l’esclavage mais demeurent convaincus d’une chose telle que me l’a confié un notable de l’une des communautés visitées :" je suis content que l’Etat pense à nous et sachez que depuis 1982 nous avons mis fin aux pratiques esclavagistes. Personne ne travaille sans contrepartie mais tant qu’il n’y aura pas de justice à égale distance des citoyens les séquelles de l’esclavage ne seront jamais éradiquées".

Y’ a-t-il des conseils pratiques que vous souhaitez donner aux mauritaniens ?

Les mauritaniens ont atteint un certain degré de maturité et je n’ai pas de conseils à donner. Par contre, je lance quand même un appel à tous les mauritaniens de faire de la culture des droits de l’homme et de la citoyenneté les principes d’une Mauritanie juste et égalitaire. Ce qui permettra de prévenir les situations de divergences qui n’encouragent pas la consolidation de notre unité nationale et la cohésion sociale quelque soit nos ambitions politiques ou autres.

Propos recueillis par A.Sidi

Source:http://tawary.com

Jeudi 21 Juillet 2016
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