Entre Alger et Nouakchott, la guéguerre se poursuit



Entre Alger et Nouakchott, la guéguerre se poursuit
La crise diplomatique qui vient d’éclater entre l’Algérie et la Mauritanie n’est pas loin de se décanter. Si Mohamed Abdel Aziz tente de rallier la presse à la cause nationale, côté Alger, le durcissement se manifeste par son boycott de la réunion des ministres de l’Intérieur des pays du Maghreb qui se tient à Nouakchott.

Aux lendemains de la crise diplomatique entre la Mauritanie et l’Algérie, le président Mohamed Abdel Aziz a eu un long entretien avec les différents syndicats et associations de presse. La rencontre qui s’est prolongée pendant deux heures d’horloge, mardi dernier, a été marquée par un appel au civisme lancé par le Chef de l’Etat aux journalistes, qu’il a invité à placer les intérêts du pays au dessus de toutes contingences. Il a déclaré connaître par le nom, les journalistes mauritaniens qui émargent auprès de certaines chancelleries étrangères implantées à Nouakchott, citant le Maroc et faisant allusion à l’Algérie, entre autres. Ces dernières, selon lui, exploitent la liberté de presse existant en Mauritanie pour recruter des francs tireurs parmi les journalistes mauritaniens qu’ils utiliseraient selon leurs propres agendas.
Mohamed Abdel Aziz est allé jusqu’à soutenir que le journaliste, par lequel le scandale diplomatique est arrivé, se serait vendu contre un repas qui coûte 3.000 UM à peine. Mais Ould Abdel Aziz n’a pas caché son inimitié à l’encontre de la presse qui lui est opposée, trouvant normal que les avantages publics aillent à ceux parmi la presse qui lui sont favorables.

Mais si la tâche semble difficile côté mauritanien où l’appât du gain fait tomber les convictions les plus têtues, côté algérien, les rangs de la presse semblent bien soudés. D’où cette unanimité au sein des médias algériens à faire porter à la Mauritanie les conséquences d’une telle crise.

Alors que beaucoup d’observateurs pensaient que la crise allait s’arrêter aux renvois réciproques de diplomates, l’Algérie vient de démontrer sa volonté à durcir le ton. C’est dans ce cadre que son ministre de l’Intérieur et des collectivités locales, Teyib Belize, a séché la réunion des ministres maghrébins de l’Intérieur, qui s’est ouverte hier à Nouakchott. Alger a décidé ainsi d’envoyer un responsable de moindre rang et d’abaisser dorénavant son niveau de représentativité dans toutes les activités multilatérales qui auront lieu en Mauritanie.

Un haut responsable politique algérien, ancien diplomate et membre de l’opposition, Mohamed Alarabi Zeytout, est allé plus loin, en qualifiant Mohamed Abdel Aziz de « général embourbé dans l’ampleur de ses problèmes internes » et voit dans l’assombrissement provoqué dans ses relations avec l’Algérie, la volonté des autorités mauritaniennes de se rapprocher de l’Arabie Saoudite dans sa croisade au Yémen. Côté mauritanien, le renvoi du diplomate algérien, Belkacem Chalwati, serait lié à son ingérence dans les affaires intérieures du pays.

Le premier conseiller de l’ambassade d’Algérie à Nouakchott a été en effet déclaré persona non grata, suite à un article paru dans un site mauritanien et repris par la presse algérienne, relatif à une supposée lettre de protestation que la Mauritanie aurait adressée à l’ONU pour se plaindre de la drogue en provenance du Maroc. Les autorités mauritaniennes l’ont accusé d’être derrière la publication de l’information incriminée. Quatre jours plus tard, l’Algérie procédait à son tour au renvoi du premier conseiller de l’ambassade mauritanienne à Alger, le commandant Mohamed Ould Abdallahi.

JOB

Source:http://fr.africatime.com

Lundi 4 Mai 2015
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