Déclaration: COVIRE



Récemment, le Ministère de l’Intérieur et de la Décentralisation a pris la décision de refuser la reconnaissance du parti Forces Progressistes du Changement (F P C).
Faut-il le rappeler et le souligner, cette sentence est tombée au bout de huit mois d’attente alors que le délai légal de notification de réponse est fixé à deux mois. Dans ce cas d’espèce, dès lors qu’il y a vice de procédure, le parti en question devait être reconnu ipso facto; il va de soit donc que la loi a été violée. A cet égard, la Coordination des Organisations Victimes de la Répression(COVIRE) estime que la décision prise est en porte à faux avec notre loi fondamentale et toutes les lois de la république. Pour autant, elle ne surprend guère du moment qu’elle a été appliquée auparavant au DEKALEM/RDNM ,RAG et cela personne ne l’a oublié. De plus, sur la base des dossiers déposés au MID par ces formations politiques et au regard du profil des partis évoluant sur la scène politique nationale, l’on peut conclure que les dispositions de l’article 11 de la constitution et l’article 6 de la loi portant organisation et fonctionnement des partis politiques ne peuvent en aucun cas être opposés au DEKALEM/RDNM, RAG et FPC.
Fondamentalement, la vérité est que la RIM est depuis son indépendance à nos jours un pays dans lequel prévaut de façon endémique la loi du plus fort, l’exclusion, la discrimination raciale, le chauvinisme et les dénis ; notamment déni de justice, déni d’esclavage, déni de droit à la vérité par rapport au « passif humanitaire », déni de citoyenneté…Au demeurant, le discours du Président de la république lors de son investiture, adresse dans laquelle il s’était fortement engagé à sévir contre toutes menées extrémistes de nature à nuire à l’unité nationale et à la cohésion sociale, vient, à n’en pas douter, illustrer cette propension des décideurs mauritaniens à l’intimidation, l’arbitraire et la répression.
Pourtant, le peuple mauritanien dans sa majorité aspire à la paix, la stabilité, l’unité, la solidarité et la démocratie ; de surcroît, il a la ferme conviction que notre pays est digne d’une vie constitutionnelle avancée, fondée sur le multipartisme, la liberté de presse, d’expression et de pensée, et aussi la pluralité des Organisations de la Société Civile (OSC).
En tout état de cause, COVIRE, en sa qualité d’OSC soucieuse du respect, la protection et la promotion des droits humains, civils, politiques, économiques, sociaux et culturels, condamne avec force la décision du MID, puisqu’elle ne repose sur aucune loi de la république.
Considère qu’elle est de nature à saper les efforts consentis pour la réconciliation nationale
Exprime sa solidarité agissante avec le FPC ,le RAG et DEKALEM/RDNM
Rappelle humblement que l’Etat n’est pas seulement un appareil répressif et que son fonctionnement peut se fonder sur les règles de la morale et l’impartialité, toutes choses antinomiques de la violence, le mensonge, le cynisme, la démagogie, la mauvaise foi et la mauvaise volonté
Demande fortement au Président de la république, gardien de la constitution, d’user de toutes ses prérogatives pour que force reste à la loi
Exhorte les mauritaniens-sans exclusive-touchés par la vérité et épris de paix et de justice à un sursaut de patriotisme et à plus d’efforts citoyens pour la lutte contre l’injustice et pour l’avènement dans un avenir proche d’un véritable Etat de droit.


Nouakchott, le 21 aout 2015
Le Bureau Exécutif

Jeudi 27 Août 2015
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