DECLARATION OTMF: NIABINA ASSIEGE ET HUMILIE



Nous, Organisations des travailleurs Mauritanie en France condamnons vigoureusement le siège de Niabina organisé par les autorités régionales, départementales (gouverneur, préfet, procureur…) et les membres de la tribu d’où est issu le prétendu disparu. On n’a pas besoin d’être un spécialiste des enquêtes pour comprendre que cette affaire est montée de toute pièce par les autorités en place. Les habitants de Niabina ont assisté impuissants à des actes d’un autre âge, car même au temps du régime sanguinaire de Taya cette communauté n’a pas connu de pareils comportements barbares, racistes et indignes pour un Etat de droit. Comment pouvons-nous accepter une punition collective de toute une collectivité juste parce qu’il y a une prétendue disparition crapuleuse ?
Notre étonnement est aussi fort face au silence des partis politiques, de la société civile et les élus du département de Mbagne. le wali du Brakna et le hakem de Mbagne sont en train de poser des actes qui peuvent conduire à la remise en cause de cette unité nationale de façade que nous vivons aujourd’hui.

Exigence de vérité


Compte tenu de cette situation gravissime et sans précédent, nous OTMF exigeons à ce que soient entendues les autorités régionales et départementales (le Wali, le Hakem de Mbagn et le procureur) mais aussi les membres du groupe tribal qui ont brillé par leur arrogance durant le siège de Niabina car ce sont-eux-mêmes qui dirigeaient les recherches et les enquêtes.

Tout le monde sait que les allégations d’ould Nzil ne tiennent pas débout et pour amuser la galerie, les autorités locales procèdent à l’arrestation de ce dernier alors que ce sont ces mêmes autorités qui devraient être entendues et mises aux arrêts. Ce qui est inquiétant dans cette affaire, c’est de voir les autorités locales prendre une option hasardeuse et jouer avec le feu ; celles là-mêmes qui devaient veiller à la sécurité de leurs administrés, décident de mettre en danger toute une communauté pendant trois jours pour une disparition organisée. Notons qu’Ould Nzil n’a rien à se reprocher, il a le droit de disparaître sans laisser de traces et d’ailleurs c’est ce qu’il a fait, mais de là punir collectivement toute une communauté c’est simplement une aberration.
Ces actes racistes sont aux antipodes du discours du président Aziz lors de son investiture du 2 août 2014, quand il disait qu’il luttera énergiquement contre le racisme et le tribalisme. C’est la Mauritanie dans son ensemble qui doit dénoncer ces actes qui pouvaient conduire à la désintégration de notre pays. Les autorités de tutelle (ministère de l’intérieur et celui de la défense) doivent immédiatement diligenter une enquête interne en toute transparence en vue de situer les responsabilités et sanctionner ceux qui ont failli à leur mission. Les autorités de la région du Brakna et celles du département de Mbagne ont démontré à la face du monde qu’elles ne sont pas prêtes pour la réconciliation nationale au contraire elles font tout pour semer la haine et attiser les tensions inter communautaires et empêcher tout acte qui va dans le sens de la réconciliation nationale.
Décider de punir collectivement une communauté juste parce qu’il y a eu une disparition suspecte c’est simplement du racisme primaire et le comble de cette affaire, c’est la présence des membres de la tribu d’ould Nzil armés jusqu’aux dents et prêts en découdre. Nous avons appris que trente millions d’ougouyas (30 000 000 um) l’argent du contribuable mauritanien ont été dépensés durant le siège de Niabina, les mauritaniens doivent demander des comptes à ces apprentis sorciers qui ont failli mettre notre pays à feu et à sang.

Paris le 27-08-2014

SOW Mamadou

Mercredi 27 Août 2014
Boolumbal Boolumbal
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