Après le discours du Président de la République: Vaste mouvement national de retournement de boubous!



Après le discours du Président de la République: Vaste mouvement national de retournement de boubous!
Avant de faire une analyse plus détaillée du discours du Chef de l'Etat - que ses partisans qualifient encore d'"historique" ( le moindre éternuement ou toussotement du Boss relevant forcément du haut fait d'armes d'historique chez nous), amusons nous un peu de cet art unique que l'élite de notre pays porte à la perfection: le retournement de boubou - bien plus compliqué que celui de la veste.
A la veille de ce discours "historique" en effet- puisque le Président Mohamed Ould Abdel Aziz, tout en s'avouant putschiste multirécidiviste, déclare vouloir respecter pour une fois la constitution- tous les azizistes zélés, de grand ou de moindre gabarit, s'étaient transformés en éditorialistes et en spécialistes émérites du droit constitutionnel ( national et comparé), pour expliquer au pays comment il était possible de violer la constitution sans la violer, de réviser une disposition qui interdit précisément qu'on la révise, afin de permettre au Président de parachever indéfiniment son oeuvre, en 5 ou 10 mandats; que tout cela se justifiait par le fait que le peuple étant souverain, que l'on ne pouvait "immuniser" la constitution contre sa volonté, comme le dit si cruellement le porte-parole du Gouvernement; que seuls des étrangers à la réalité juridique de ce pays du "Qânüun Litfitaar" pouvaient se permettre une autre lecture plus rationnelle; etc.etc.
Et patatras! Le Président Ould Abdel Aziz les prend en traître et leur fait, à sa manière si frappante et si pédagogique, un vrai cours élémentaire de droit constitutionnel de son cru, leur disant en substance: " Je ne touche pas ( plus?) à cette disposition constitutionnelle des mandats qui ne concerne que moi tout seul parce que je ne veux pas faire un coup d'Etat de plus pour raison personnelle, bien que, comme vous le savez, par tempérament, je n'ai ni honte ni peur de faire des putschs si je le veux et quand je le voudrai" . Aussitôt dit, fût le miracle: vaste mouvement national, non d'autocritique, mais...de retournement de boubous, sur fond de youyous et de chaudes larmes d'émotion. Il est un Géant ce Président. A la hauteur des plus grands de ce monde et des mondes, passé et à venir!
Les positivistes forcenés du 3 eme mandat redeviennent ses négationnistes religieux en transe, de vertueux et scrupuleux défenseurs du statu quo des mandats en cours, des partisans zélés de l'alternance mécanique prochaine. Au point que leurs adversaires de la veille, sidérés, semblent avoir toujours été dans la posture inverse et doivent désormais raser les murs des discussions ou la fermer devant la nouvelle évangile constitutionnelle...
Tant mieux s'il en est ainsi. On peut dire, ou admettre, en effet, que le discours du Président Ould Abdel Aziz à la clôture du "dialogue" est "historique" sur un point précis: il réconcilie la Mauritanie entière sur l'exigence constitutionnelle de son départ dans à peu près 2 ans, en 2019.
Mais, il est vrai que ce consensus national a un grand défaut: il est juste juridique, et pour ce que nous savons du droit dans ce pays de Litfitaar ....ça craint!


Source: facebook

Dimanche 23 Octobre 2016
Boolumbal Boolumbal
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