Adviser : "Je me vois foncièrement comme un fer de lance des identités mauritaniennes"



Adviser : "Je me vois foncièrement comme un fer de lance des identités mauritaniennes"
La mix-tape de "l'avertisseur" sorti en début d'année, montait d'un cran l'engagement et la musicalité de son univers. Avec son single "Fashion killer", Adviser se rappelle à ses auditeurs, et laisse présager un album bientôt dans les bacs...
Quelles évolutions constaterais-tu dans ton style avec la mix-tape sortie en début d'année?

Ça m'a permis de m'ouvrir à l'acoustique avec Eben, et l'international avec Big Mano, dans un style musical proche de leurs couleurs culturelles. Je voulais les teintes de musiques d'ailleurs mais faites ici!

On sent une maturité thématique plus assumée...

Pour "Thiagal succès" (titre de la mix-tape- "derrière" le succès en pulaar- NDLR) je tenais à raconter mon parcours, et celui de milliers de jeunes diplômés-chômeurs ici. C'est aussi un hommage à mon frère de sang décédé dans un accident de voiture sur la route vers le Maroc.

C'est un album plus sombre, plus intime que le premier qui était plus festif, plus conçu pour mes scènes. Beaucoup de ceux qui me suivent sont étonnés de ce tournant. Mais bon on est artiste pour se découvrir élargir, et affirmer une identité musicale.

On est d'autant plus étonné du titre egotrip du single "Fashion Killer"...

(Rires) Oui j'avais envie de légèreté. Et puis avant l'arrivée de l'hivernage rigoureux, c'est bien de mettre un peu d'ambiance et de chaleur non? C'est un titre que j'aime bien, et il n'est pas exclu qu'il figure dans mon prochain album.

Il s'agissait plus par ce single de garder le contact avec la base de mes auditeurs.

"Qui peut prétendre faire du rap sans prendre position?" S'interrogeait Lino. Quelle est la tienne?

Honnêtement j'ai commencé la musique pour adoucir mes mœurs, pour rigoler, calmer une certaine violence. Avec le temps et avec l'âge, je me vois foncièrement comme un fer de lance des identités mauritaniennes. Mon engagement serait là : sortir ce pays de l'ornière avec tant d'autres jeunes talents potentiels.

"Sidi moulay a tué Coppolani, mais cela ne nous fait pas oublier les autres versants racistes de ce pays" (extrait du morceau ANALYSES). Il s'agit d'un autre aspect de cet engagement qui consiste à faire redécouvrir à une certaine jeunesse son histoire, et comment elle doit comprendre la situation actuelle, sclérosée de ce pays, à tous les niveaux, à travers son histoire.

Quel accueil a été réservé à cet album?

Les 2.000 albums produits ont été écoulés en deux jours! 1300 à Nouakchott, 700 envoyés à Paris sont partis très vite dans la communauté mauritanienne essentiellement, installée là-bas. 1000 autres ont été réédités au niveau de la capitale, qui sont partis tout aussi vite

Un mot?

La musique mauritanienne doit s'ouvrir encore plus au monde! Les talents qui regorgent dans ce pays sont innombrables et sous-estimés ! Lors de certains concerts à l'intérieur, on nous demandait incrédules si on était mauritaniens!

Dans tous les domaines on a des compétences, des inspirations, mais le cadre n'est pas propice à l'appui à la créativité et au dynamisme.

Source:http://mozaikrim.over-blog.com

Mardi 14 Octobre 2014
Boolumbal Boolumbal
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